mardi 30 novembre 2021

Pourquoi est-il important d'utiliser des formulettes ?



Qu’est-ce qu’une formulette ?

Ce sont des petites phrases toutes faites, qui sont relativement stables, elles peuvent être rimées ou non, en « patois » ou en français. Elles ponctuent les contes populaires de voie orale, elles marquent souvent le commencement, la progression de l’histoire ainsi que ses péripéties et la fin de celle-ci, c’est un rituel d’introduction. On les utilise pour introduire le récit, c’est une sorte de porte que le conteur ouvre pour passer de l’autre côté afin d’accéder à l’univers du conte, par la suite il utilise le silence pour se préparer à narrer son histoire. Ça sert aussi à rythmer un récit, le conteur utilisera des formes ou des mots simples qui se répèteront afin de marquer un temps de repos ou de rêverie avant d’avancer dans l’histoire, il l’utilisera ensuite pour fermer la porte du récit. Celle-ci va rompre l’illusion et ramener l’auditeur à la réalité avec douceur. 


Pourquoi utilisé des formulettes avant une histoire ?

On utilise les formulettes pour mettre les auditeurs de l’histoire en condition, elle crée une sorte de halo qui rejette ce qui se trouve autour de nous pour nous plonger dans l’histoire. Grâce à ces formulettes le conteur peut mettre en place la base de l’histoire avec son intonation. Il y a plusieurs types de formulette, la plus connue est « Il était une fois », certain utilise une petite formulette avant même de mettre en place la base de l’histoire, ils l’utilisent pour recentrer le groupe comme par exemple : « Faites silence, faites silence… car mon histoire commence… » puis rajoutent le « Il était une fois… ». Il y a des formulettes d’entrée dans l’histoire mais de sortie aussi afin que l’auditeur puissent revenir doucement à la réalité et non de manière brutale car nous aurons simplement fermé le livre. 


Voici quelques exemples de formulette d’entrée :

 

« Il était une fois… »

« Au temps jadis… »

« Une fois il y avait, une fois il y aura… »



Voici quelques formulettes de début et de fin :

«Faite silence… faite silence…. Car mon histoire commence (…) C’est fini pour moi.»

 

« Faites silence, faites silence, c'est la queue du chat qui danse, quand le chat a dansé, quand le coq il a chanté, le silence est arrivé, mon histoire peut commencer.

(...) Je monte sur la queue d'une souris, elle fait tititi, et mon conte est fini. »

 

« Cric, crac, sabot, cuillère à pot, je sais un conte.

(...) Ni, ni, mon petit conte est fini. »

 

« Cric, crac, tu danses, sur la balance, tu t'envoles du pot de colle.

(...) Courou, courou, tu passes par le petit trou. »

 

Voici quelques formulettes de fin :

 

« Le conte est fini, je vais le replacer sous l'arbre où je l'ai trouvé et où quelqu'un viendra le reprendre. »

 

« Voici une souris, mon conte est fini. »

 

« Cric,crac, mon conte est dans le sac. »

 

Lien avec l’éveil aux langues :

  • Afrique :

« Boukoulouki ki, boukoulouki ki, histoire en or, histoire en or. »

  •  Eurasie :

« Tarak-Turok, la pie au nid ! Voilà notre conte fini. »

  • Grand-Nord :

« Imman'uk (il y a longtemps),(...). K'amahtuk (c'est fini). »

  • Polynésie :

« Hawaiki, hawaiki, terre de nos ancêtres, hawaiki, terre d'abondance, comme un serpent tu te caches sous la surface du monde, comme une baleine tu nages sous la mer, tu n'es que le mot d'une légende, celle que nous allons écouter. »



Sources :

Les formulettes. (s. d.). théorie sur le conte. Consulté le 3 janvier 2022, à l’adresse http://feeclochette.chez.com/Theorie/formulettes.htm


Monzani, S. (2005). Pratique du conte : Revue de la littérature. Cairn. https://www.cairn.info/revue-la-psychiatrie-de-l-enfant-2005-2-page-593.htm


Universalis‎, E. (s. d.). FORMULETTES. Encyclopædia Universalis. Consulté le 3 janvier 2022, à l’adresse https://www.universalis.fr/encyclopedie/formulettes/1-leur-caractere-fonctionnel/

Comment donner envie de lire en préscolaire ?

Pour donner envie de lire aux enfants il est primordial de privilégier la liberté, en laissant par exemple trainer des livres, en contant des histoires aux enfants tout en les mettant en scènes avec des intonations mais aussi avec des mimiques en gardant en tête de faire des liens avec l’apprentissage à l’écriture et à la lecture (exemple : suivre le texte avec le doigt pour le sens de la lecture ou encore poser des questions). Il faut lire des livres variés afin de montrer aux enfants qu’il n’y a pas que des livres d’informations, la lecture est importante dans les apprentissages futurs mais à force de lire des livres sans intérêt pour l’enfant celui-ci risque de se détacher du livre.  

Il y a plusieurs méthodes qui peuvent aider à donner aux enfants l’envie de lire, comme aller à la bibliothèque ou lire des livres avec des supports différents comme le kamishibaï ou inviter une conteuse d’histoire ou encore utiliser des marionnettes pour l’illustrer. Il n’y a pas de bon ou de mauvais livres, mais c’est bien aussi de pouvoir laisser les enfants choisir en fonction de leurs goûts, le professeur peut aussi demander aux enfants quelles sortes de livres ils aimeraient bien avoir dans leur classe pour diversifier les possibilités. La rencontre avec un livre ne peut être dictée mais elle peut être suggérée, ce n’est pas juste un outil d’apprentissage mais c’est surtout un outil de plaisir et c’est important que les enfants entretiennent une relation positive avec les livres pour qu’ils puissent par la suite développer le plaisir de lire. 

 

Voici plusieurs propositions à mettre en place dans sa classe : 

  • Mettre un thème en évidence toutes les deux semaines ou toutes les semaines dans la bibliothèque de la classe. 
  • Aller à la bibliothèque une fois par mois pour laisser les enfants choisir de nouveaux livres pour le mois. 
  • Prendre contact avec une conteuse d'histoire. 
  • Proposer à des élèves de primaire de venir lire des histoires une fois par semaine en classe. 
  • Proposer à un enfant de ramener un livre de sa  bibliothèque pour le faire découvrir aux autres élèves en classe. 
  • Utiliser un Kamishibaï (plus d'info ici) 
  • Utiliser un tablier à histoire (plus d'info  ici) 

Grâce à ce type d'activité, les enfants pourront travailler tout en s'amusant avec un livre. Il est important de varier les possibilités d'actions afin qu'ils puissent prendre conscience qu'un livre peut prendre vie et faire rêver. 

Source : 

  • Pierard, A. (2016). POURQUOI DÉVELOPPER LE GOÛT DE LA LECTURE À L’ÉCOLE FONDAMENTALE ?UFAPEC. Consulté le 2 janvier 2022, à l’adresse https://www.ufapec.be/nos-analyses/0316-gout-lecture.html  

  • Comment leur donner envie de lire. . . . (s. d.). FCPE. Consulté le 3 janvier 2022, à l’adresse https://www.fcpe.asso.fr/conseils-aux-parents/comment-leur-donner-envie-de-lire 

 

Voici d'autre articles en lien avec celui-ci :


La permanence de l’écrit

Qu'est ce que c'est ?

La permanence de l’écrit c’est quand l’enfant se rend compte que ce qui est écrit est écrit donc que peu importe le nombre de fois que l’on va lire un livre l’histoire ne changera pas, elle restera toujours la même à chaque lecture. Lorsque l’enfant se rend compte que le mot « lundi » à la même orthographe à chaque fois on pourra commencer à parler d’entrée dans l’écriture. Le professeur pourra trouver différentes activités pour les initier à la permanence de l’écrit grâce à la création de différentes activités en français. 

 


Comment stimuler l'enfant ?

Lorsque l’enfant fréquente un lecteur ou un écrivain cela génère en lui une habitude et une certaine imitation. L’enfant utilisera par exemple des outils et des supports divers pour imiter l’écrivain, il observera et mobilisera des usages concrets et de façon diversifiée ses imitations (ex : lire un livre, écrire…) 

 

En imitant l’adulte l’enfant : 

-       Sera stimulé 

-       Partira à la découverte de nouvelle chose 

-       Travaillera son imagination 

 

Découverte de l’écrit lors de la lecture d’album avec l’adulte ou par l’adulte, ce que cela apporte à l’enfant : 

 

-       Le plaisir de lire (intention du lecteur) 

-       Développement de l’imaginaire de l’enfant (= fait des liens avec son vécu), construit un archétype culturel (une connaissance générale, créativité) 

-       Une structure narrative, comme le vocabulaire, une structure syntaxique ou la construction d’un dialogue, ou encore l’usage du passé simple (concept de la langue). 

-       Prendre conscience que l’écrit a du sens, qu’il communique, qu’il est stable, que la langue écrite se lit de gauche à droite, qu’elle est différente de la langue orale. (Concepts propres à l’écrit) 

 

 

 L’oral (autre source d’entrée dans l’écrit) 

Lorsque l’enfant apprend à parler il le fait par essai/erreur au contact de proches. L’apprentissage n’est pas organisé, mais l’environnement peut être plus ou moins sensible à son évolution, pour cela il faudra stimuler, apprécier les progrès et reformuler les phrases de l’enfant. 

Cela peut agir sur plusieurs points tels que : 

-       L’évolution du vocabulaire, la capacité de construire et mobiliser des structures syntaxiques plus variées 

-       Découvrir que la langue est composée de sons 

-       Découvrir que la langue peut parler d’elle-même (ex : « tu connais ce mot ? » = c’est du métalangage) 

En conclusion le milieu familial est la base même de l’enfant car il génère des stimuli et des connaissances sur l’écrit qui facilitera son entrée dans l’écrit. L’école sera perçue ensuite comme une continuité de la pratique familiale qui lui permettra alors de mettre en place ses connaissances. 

Attention tous les enfants ne sont pas égalitaires sur ses connaissances. 

 

 

Les premiers apprentissages à l’école maternelle : 

L’émergence de la lecture et de l’écriture chez l’enfant se travaille sur 4 axes : 1. L’identification des mots 

2. L’acculturation 

3. La compréhension 

4. L’écrit 

 

Le développement du langage, c’est l’entrée dans l’écrit par la découverte du langage par l’enfant (vocabulaire, syntaxe…) 

L’aspect social et scolaire est important en maternelle. En effet, l’enfant développe son apprentissage au contact des personnes qui lui sont proches et de leur propre langage. Il va s’inspirer de tout ce qu’il entend et voit pour développer son propre univers linguistique et imaginaire. 

Il existe deux langages couramment utilisés : 

-Le Langage social,il représente les actions du quotidien, parle de ce qui nous concerne ici et maintenant. 

Le vocabulaire est courant, familier. 

Pas de contextualisation nécessaire. 

Il élargit les structures syntaxiques et le vocabulaire. 

- Le Langage scolaireil sert à apprendre de nouvelles   choses et à se mettre en réflexion (faire des hypothèses, comparer, classer…) ce langage parle de choses qui n’ont pas de pertinence dans l’immédiat.  

Le langage scolaire est plus ou moins similaire à l’oral et à l’écrit. 

Il accompagne l’entrée dans l’écrit. 

Il est plus formel et se décontextualise, il utilise des mots inconnus. 

Il faut contextualiser le sujet de la discussion pour la garder compréhensible pour l’enfant.  

 

Pour faire prendre conscience des différents langages (social/scolaire, oral/écrit), les enfants doivent être mis en contact régulièrement avec ceux-ci à l’aide de situations de communications orales et écrites. 

Source :

UE503 Français, D.Leclercq (2019-2020) Haute Ecole Galilée, ISPG.

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